Lekamba Mindong Minko Rod Vanicia, une jeune artisane qui sait se prendre en charge
GABON
Avec la crise économique que traverse le Gabon, de nombreux artisans ont dû fermer boutiques. Les clients se font rares et les recettes chutent librement. Vanicia, une jeune étudiante et commerçante gabonaise vivant à Libreville a mis elle aussi la clé sous le paillasson et ne sait plus à quel saint se vouer car, son activité commerciale constitue sa principale source de revenues. Nuit et jour elle cogite et rêve de reprise économique dans le pays. Elle pense fermement revenir dans le monde des affaires mais cette fois avec de nouveaux produits. Déjà, elle affine sa nouvelle stratégie de vente. Artiaf l’a rencontrée à sa sortie des cours.
Aujourd’hui, les femmes se prennent de plus en plus en charge. Hier, pour assumer leurs besoins de nombreuses filles optaient pour des solutions plus simples. Généralement, en espérant un appui opportun de la part de la famille, des amis ou des connaissances. Vanicia, elle ne mange pas de ce plat là. Nonobstant certaines circonstances défavorables qu’offre la vie sur terre, cette jeune dame, très tôt, a appris à se débrouiller toute seule en vendant des fruits et légumes. Malgré l’absence d’un père qu’elle n’a jamais connu et d’une mère aux revenus modestes, la commerçante a su tirer profit de son activité qui lui a largement permis de poursuivre ses études et de s’épanouir.
LEKAMBA MINDONG MINKO Rod Vanicia est née à Franceville en 1987 de Monsieur MINKO Joseph, fang originaire de Guinée Equatoriale et de Madame LEFOUME Marie Yvonne de nationalité gabonaise. Quelques années plus tard, Vanicia décide d’entreprendre dans le commerce afin de s’assumer pleinement. Elle sait que pour bien suivre et achever ses études il lui faut payer régulièrement sa scolarité et son loyer. Une source de revenu fiable s’impose à elle. C’est alors qu’elle s’oriente dans la commercialisation des fruits et légumes. Elle a un atout, les produits Bios sont bien cotés sur le marché de l’alimentation notamment à cause des problèmes de santé tels que l’obésité et les maladies cardiovasculaires. De plus, c’est un secteur rentable qui ne nécessite pas un lourd investissement financier.
Comme stratégie, elle opte pour la vente directe de ses produits aux clients en faisant du « porte à porte ». Avec ses économies, elle réunit le capital nécessaire à son investissement. Elle se rend au Marché d’Akébé dans la commune de Libreville où elle s’approvisionne en légumes de toutes sortes. Elle sélectionne plusieurs variétés notamment des feuilles d’amarante encore appelées « Folong », des aubergines, de l’oseille, des feuilles de manioc, des légumes amers (Tchangui), le Nkumu etc. Des légumes qu’elle va ensuite nettoyer, préparer, emballer et conserver chez elle selon une technique bien particulière qu’elle garde secrète.
Les après-midi à la sortie des cours, la jeune commerçante se déploie à travers les quartiers de la ville écoulant ses produits Bio. C’est ainsi qu’on pouvait la rencontrer dans plusieurs quartiers de la ville tels que Nkembo, Nzeng-Ayong, Charbonnages, Sotéga… se déplaçant à pied et, parfois en taxi. Elle rencontre un tel succès que très vite ses abonnés se multiplient au même rythme que ses cadences de livraisons. Ce commerce lui rapportait suffisamment pour pouvoir s’assumer. Ainsi, par jour, elle se faisait des recettes de 50000 FCFA pour un bénéfice net de 30000 F CFA. Les clients payaient en espèce après livraison ou à crédits qu’ils réglaient chaque fin de mois.
Malheureusement, en 2017 avec la crise économique, l’activité à pris un grand coup. Les irrégularités dans le paiement des commandes étaient de plus en plus fréquentes et les commandes avaient fortement chutées. Il n’y avait plus d’entrées. Et sans trésorerie suffisante c’était la catastrophe. En vain, elle a tout fait pour maintenir son business jusqu’à ce qu’elle soit contrainte de raccrocher.
Avec beaucoup de regrets, elle avoue que son entreprise lui manque énormément. Elle était si heureuse d’accomplir quelque chose d’utile pour la société tout en se faisant de l’argent. Elle était autonome financièrement. De même, ce busines lui donnait l’opportunité de rencontrer beaucoup de monde.
Néanmoins, Vanicia garde le sourire. Elle ne désespère pas pour autant. Elle pense très vite rebondir dans une autre activité commerciale. En effet, elle murit l’idée de se reconvertir dans la vente de linges de maison personnalisés notamment les serviettes brodées. Selon elle, ces produits gardent l’avantage de se conserver plus longtemps. Ce qui n’était le cas avec les fruits et légumes.
Vanicia a un rêve. Elle tient à finir ses études et réussir dans sa vie. Elle tient aussi plus que tout à retrouver son papa qu’elle n’a jamais connu et qui vivrait probablement en Guinée Equatoriale. Elle reste persuader qu’elle deviendra une bonne commerçante qui se ferra du chiffre et saura mieux résister aux soubresauts de l’environnement économique. Elle exhorte les jeunes filles de suivre son exemple. Il est préférable d’être autonome que de toujours attendre et chercher un hypothétique donateur.
Actuellement, la jeune Vanicia est mère de deux garçons et prépare actuellement une formation professionnelle en transit douane dans une école supérieure de la place. Et à entendant de la revoir sur les rues de Libreville avec ses nouveaux produits, Artiaf lui souhaite beaucoup de courage et bonne chance !!!
Armel Séverin MBEMBO
Article publié pour la première fois sur Artiaf le 15 mars 2018
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