KPADONOU Jossé : « partir de rien pour devenir quelqu’un c’est possible !»

BÉNIN

Kpadonou Jossé espérait devenir un grand économiste. Mais, après son échec à l’université, il décide de faire carrière dans l’art afin de se prendre en charge. Devenu sculpteur professionnel, il ne regrette pas son choix. Il est connu et admiré pour ses œuvres d’art atypiques. C’est au Centre de promotion de l’artisanat à Cotonou au Bénin que nous l’avons rencontré.

Kpadonou Jossé à 25 ans. Il est détenteur d’un baccalauréat série D obtenu en 2012. Avec ce diplôme, il s’inscrit en première année d’économie à l’Université d’Abomey Calavie (UAC) au Bénin. Seulement, les choses ne se passent pas correctement en fac. Il abandonne ses études pour se tourner vers le monde des affaires. Il opte pour l’auto emploi en se spécialisant dans la sculpture et la décoration.

Il faut admettre que les métiers du bois, Jossé s’y connait bien. Il s’initie à cet art depuis son enfance. En effet, tout petit, il se construit ses propres jouets en bois. A 14 ans, il apprend le ponçage du bois dans un atelier où il est employé comme journalier. Son intérêt pour l’art naît dès cet instant car il est fasciné par la beauté des objets d’art fabriqués par son maître. C’est en autodidacte que Kpadonou se perfectionne peu à peu. Tout seul, il apprend dans le tas en imitant des pièces de grands maîtres et en côtoyant de nombreux sculpteurs de la région.

« La stiruette », c'est la fabrication des statuettes avec du raphia

Aujourd’hui, Kpadonou Jossé excelle dans la fabrication des statuettes et autres œuvres d’art. Il a son propre atelier de sculpture à Cotonou notamment au Centre de promotion de l’artisanat. C’est là qu’il expose ses créations. Il a même mis au point une technique particulière de fabrication de ses produis à base de bois et de raphia : « la stiruette » dont il réclame la paternité. Jossé multiplie les ventes car ses œuvres sont très prisées par les visiteurs.

En effet, ses pièces faites de bois et raphia font la différence dans un environnement où règne la concurrence et dans lequel les objets d’art sont presque identiques. A travers les touristes, les pièces de Jossé se retrouvent aux quatre coins du monde. Il nous affirme aussi qu’ : « il fait régulièrement l’objet de plusieurs invitations à travers le monde pour participer à des salons et expositions ».

« Il n’y a pas de difficultés dans l’art »

A la question de savoir s’il éprouvait quelques difficultés dans son métier de sculpteur, Kpadonou affirme qu’« il n’y a pas de difficultés dans l’art. C’est juste du plaisir, de la passion de créer des œuvres d’une rare beauté ». Effectivement, le jeune sculpteur éprouve un bonheur fou à chaque fois que des visiteurs s’émerveillent à la vue de ses créations. Il affirme à ce sujet que c’est comme une femme qui met un enfant au monde.

Ambitieux, Jossé rêve de devenir un grand artiste, reconnu dans le monde entier. Car, selon lui le marché de l’art africain a beaucoup à offrir à la planète entière. C’est pourquoi, jour après jour, Kpadonou Jossé se perfectionne. Il cherche à améliorer la qualité de ses œuvres. Il travaille sans relâche avec pour objectif de devenir un promoteur international de l’art africain.

Armel Séverin MBEMBO