Joël PANZU, l’artiste peintre amoureux des œuvres antiques.

GABON

C’est dans la commune d’Akanda au nord de Libreville que nous sommes allés rendre visite à Joël Panzu, un des nombreux artisans résidant dans la ville ayant pour sacerdoce de faire valoir l’art africain. Au quotidien, il expose ses œuvres dans sa gallérie à ciel ouvert, du lundi au samedi de 8 heures à 17 heures, sur la devanture d’un hôtel qui a pignon sur rue dans le quartier. Et, ce sont des clients, visiteurs et curieux toujours aussi nombreux et satisfaits qui contemplent ses pièces uniques.

Depuis une dizaine d’années Joël se lève chaque jour pour rejoindre le quartier Okala afin d’exposer ses œuvres. Lesquelles sont composées de tableaux, de masques, de tissus à base de raphia, des statuettes, des reliques et de bijoux. Sa passion pour cette activité est si grande qu’il est rare de le voir s’absenter de cet espace dont lui et ses produits raffinés ornent désormais le paysage.

Mais qui est Joël Panzu ?

C’est un jeune artiste congolais, né à Kinshasa le 13 octobre 1971 de père et de mère congolais. Il est à la fois peintre et sculpteur. Depuis quelques temps, il se passionne également pour les œuvres antiques africaines dont il collectionne quelques pièces qu’il fait venir directement de la République Démocratique du Congo.

C’est à Kinshasa en 1990 que Joël démarre dans le secteur de l’art après des études commerciales à ITC Kusantu dans la région du Bas Congo. En effet, aussitôt son Bac obtenu, il se lance dans la peinture en s’inscrivant à l’Académie des Beaux Arts de Kinshasa la capitale du pays. Joël est un élève brillant et se fait tout de suite remarquer car il est très intéressé et motivé par tout ce qui touche à l’art.

Durant cette même période, il fait la connaissance d’un antiquaire dans la ville qu’il fréquente régulièrement. Auprès de ce dernier, il constate une forte demande de pièces antiques de la part des collectionneurs. Ce constat lui donne des ambitions. C’est ainsi qu’il s’enthousiasme pour la collection et la vente des pièces antiques non seulement pour le plaisir de travailler dans ce domaine mais aussi dans l’espoir d’une vie meilleure.

Alors en 2009, il décide de s’installer à Libreville où il aménage un atelier dans son propre domicile. Il y peint des tableaux notamment des peintures en sable, des paysages, des toiles etc. Il sculpte aussi le bois et la pierre et crée des masques, des bustes, des statuettes…

Mais Joël malgré tout, préfère sillonner l’intérieur du Gabon à la recherche d’antiquités ou d’œuvres inédites. Il garde toutefois le contact avec son pays natal où il possède un bon réseau de collectionneurs. C’est d’ailleurs à partir de ses amis restés en RDC qu’il exporte régulièrement sur Libreville des produits artisanaux de grande qualité.

Seulement, à Libreville la vie n’est pas si rose qu’il le pensait. Bien que les ventes soient généralement bonnes, elles demeurent malheureusement saisonnières. Mêlée à la crise actuelle que connait le pays, les recettes ont brusquement chuté de moitié. A cela, s’ajoute l’isolement dont il pense être victime. En effet, l’artiste souffre de ne pouvoir pas exposer ses produits dans les différentes manifestations socioculturelles organisées au Gabon. Il reste convaincu que ses œuvres sont de bonne facture et gagneraient à être plus visibles. Ce manque de collaboration avec les artistes locaux le fait régulièrement penser à ses amis artistes restés au pays. Là-bas au moins, nombreuses sont les occasions pour s’exprimer devant un large public.

Malgré cela, Joël ne se décourage pas pour autant. Il garde l’espoir de rallier un jour l’Europe où il espère exposer ses tableaux à l’échelle internationale dans de grands salons et par la même occasion rencontrer de grands artistes de renommée mondiale.