Amoniqué Mahosso : « Le poisson frais pour tous »

GABON

Approvisionner les neuf provinces du Gabon en poissons frais, tel est l’ambitieux projet d’Amoniqué Mahosso patron de la start-up « Dinice Poisson » spécialisée dans la commercialisation du poisson et la consommation des aliments Bio. A 25 ans, le jeune entrepreneur affirme avec force et conviction que d’ici quelques mois cet objectif sera bien atteint. Artiaf a voulu en savoir un peu plus.

Etudiant en master 1 management des organisations à l’Institut Supérieur d’Ingénierie (ISI) de Libreville, Amoniqué Mahosso a de grandes ambitions. Titulaire d’un baccalauréat et d’un Bachelor en logistique et transport, il est né à Mayumba dans la province de la Nyanga au sud du Gabon le 8 juillet 1994. Dans cette ville, le jeune entrepreneur y passe toute son enfance jusqu’à l’obtention de son baccalauréat en 2014.

Arrivé à Libreville pour poursuivre ses études supérieures, Amoniqué est persuadé qu’il a des aptitudes en management et en création d’entreprises. Il se décide alors très vite de créer sa propre boîte mais il ne sait malheureusement pas dans quel secteur investir. En pleine méditation, il est ramené dans sa tendre enfance au bord de la Banio (fleuve) et des plages de "May sur mer". Dans ce voyage, il revoit les pécheurs assis dans leurs pirogues sortant du poisson de l’eau. Il aperçoit sur la berge des écailleurs de poisson en pleine activité. Enfin, il admire des femmes cuisinant du poisson rouge. Ça y est ! Mahosso l'entrepreneur est désormais fixé sur son choix. C’est le poisson qui sera au centre de ses activités.

Le meilleur poisson du Gabon se trouve à Mayumba !

Amoniqué Mahosso est certain que le meilleur poisson du Gabon se trouve dans sa ville natale. En effet, cette denrée est très appréciée dans le pays et le jeune entrepreneur déduit que ce "poisson de Mayumba" pourrait se vendre comme de petits bouts de pains. Mahosso a encore un autre atout notamment sa connaissance de la logistique et de la chaîne de distribution du poisson frais au Gabon. C’est ainsi qu’en fin 2017 « Dinice Poisson » voit le jour. La start-up innovante spécialisée dans la vente en gros, demi-gros et détails de ressources halieutiques (langoustes, crabes, crevettes et poissons frais de diverses qualités…).

       Du poisson frais de Mayumba

En phase de lancement, « Dinice Poisson » exploite plusieurs produits notamment le barre locale, la carpe, la dorade, le bossu, le rouge, le capitaine, la sole, la dorade rose etc. Il assure la livraison de ses produits à domicile deux fois par semaine, le mardi et le samedi. Aux mêmes dates, « Dinice Poisson » expose ses produits au marché du PK8, sur la nationale 1 dans le sixième arrondissement de la Commune de Libreville de 8h à 15h.

Satisfaits par la qualité du poisson frais de « Dinice Poisson » les clients en redemandent toujours. Les consommateurs en raffolent tellement que les stocks ne mettent pas plus de trois (3) heures après leur exposition sur les étales. Quelques partenariats ont déjà été tissés avec des particuliers et quelques grands restaurants de Libreville.

Approvisionner tout le Gabon en poissons frais.

Approvisionner tout le Gabon en poissons frais reste le seul objectif de Mahosso Amoniqué. Déterminé à réussir son pari, Amoniqué dessert aujourd’hui deux (2) provinces sur neuf (9) que compte le pays : l’Estuaire et l’Ogooué Maritime.

Il rêve de devenir une référence nationale en la matière de vente de poissons "made in Gabon". Il préconise améliorer le niveau d’approvisionnement et de distribution de cette denrée à travers tout le pays. En effet, le poisson coûte cher au Gabon, très souvent importé et surgelé, il n’arrive pas à ce jour à couvrir la demande locale. Et c'est à ce niveau que Mahosso compte intervenir. 

Crabes de mer, carpes....   

...et crevettes prêts à être livrés.

Si "Dinice Poisson" connaît un franc succès il n'en demeure pas moins que la petite entreprise enregistre quelques difficultés. L’approvisionnement et le transport de ses produits vers Libreville constituent les principales difficultés de cette activité. Les moyens financiers font également défaut. Car, les stocks ne sont limités à ce jour qu'à 200 Kg de poissons et crustacés par semaine.

Or, compte tenu de la forte demande, il nécessaire de doubler ce volume d’ici 2020. Le besoin en main d’œuvre est tout aussi préoccupant. L'aide de sa sœur aînée qui l'épaule depuis la création de l'entreprise ne suffit plus. La masse de travail s'accroît progressivement. Seul une main d’œuvre supplémentaire fera l'affaire. Malgré ces problèmes Mahosso Amoniqué ne se décourage pas pour autant. Il préfère garder son regard fixé vers son but.

Armel Séverin MBEMBO